On dit que nous perdons tous 21 grammes au moment précis de notre mort...Le poids de cinq pièces de monnaie. Le poids d'une barre de chocolat. Le poids d'un colibri. 21 grammes. Est-ce le poids de notre âme ? Est-ce le poids de la vie ?
Le souffle s'éteint, à la manière d'une lueur de chandelle. L'horloge mécanique du coeur n'est qu'engrenages poussiéreux et le corps, abandonné par l'âme, se voit devenir cendres, confettis du passé. La vie s'est arrêtée. Les yeux se sont fermés et malgré les lèvres scellées, l'âme a réussi à s'évader, au travers de la petite fissure, là, perdue à leur bord.
Tout est fini.
La vie est finie, c'est ce que l'on dit.
On voit les gens alors, multiples. Les gens qui se rassemblent, petit ou grand, pour rendre hommage au défunt, au coeur qui ne bat plus, qu'importe l'amour qui s'y trouvait, autrefois. On pleure les instants passés comme ceux qui, peut-être, auraient pu appartenir au futur. On pleure, les larmes silencieuses, au détour des joues creuses.
Petits sanglots brisés au creux des gorges alors qu'ailleurs peut-être, des prunelles s'ouvrent, surprises.
Le mort n'est plus.
La vie n'est plus.
Et pourtant, voici l'âme qui s'éveille.
L'âme, fébrile, danse encore au travers des émotions, sensations. Elle atteint un monde, un autre lieu. Une seconde chance peut-être, qui sait, d'exister. Souffle absent dans la brume, elle entend les battements sourds de son coeur fantôme. La vie est finie. La mort, quant à elle, commence au sein d'un respire éteint.